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Le Tching's Ciné entend proposer, au découragement outragé de son lecteur pourtant bien téméraire, l'arbitraire immodeste de son oeil critique, aguerri sur les rares films dont il aura bien daigné faire la découverte.

 

En somme des analyses, des critiques, la vérité, et surtout une rencontre, lecteur et néanmoins déjà ami, entre toi, et moi...

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« De même que le seul temps qui importe est celui du film, le seul ''personnage'' important est le spectateur. C'est dans sa tête que se déroule toute l'histoire, qui est exactement imaginée par lui. Encore une fois, l'oeuvre n'est pas un témoignage sur une réalité extérieure, mais elle est à elle-même sa propre réalité » A. R-G.

29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 12:00

Intouchables.jpg

 

 

                       Film moyen-mauvais de la paire Toledano-Nakache sur la rencontre de deux hommes que tout oppose, Philippe (Cluzet) et Driss (Sy) : taille et corps, origine sociale et ethnique, couleur de peau et intérêts en tout genre. Premier malaise : ce grand jeu de la différence naturelle aussi bien que culturelle est tant subordonné à la vente de la plus grande différence, qu'on rechigne véritablement à goûter à la promesse, en contraste et in fine, d'un singulier sentiment d'unité, de partage, ou de je ne sais quelle valeur égalitaire masquée. Bien plutôt, et malgré ce grand écart,  la rencontre, presque trop improbable bien que mûe par des besoins convergents (l'un nécessite de l'aide pour vivre son handicap, l'autre doit manger), accouche de manière quasi providencielle d'une profonde amitié... Sous la différence apparente, la richesse humaine (le hic, évidemment, c'est que la cause réelle en est bien davantage la richesse que l'humanité...)... De ce point de vue, Intouchables n'est pas seulement prévisible et bien-pensant ; il flirte avec la douceur mielleuse d'histoires isolées cache-misère, et entreprend moins d'interroger la différence que de la répéter à l'excès, jusqu'à en ignorer les origines. Intouchables est aussi, sous le rire facile et fréquent, un joli voile d'ignorance.

 

                        Comédie ou/et oeuvre bienveillante censée se faire la voix - ô prodige -, en même temps que du rire multi-racial et multi-origines, de valeurs universelles et humaines (voire, horribilis, humanistes), Intouchables demeure un film anti-crise, tous publics, mou et moyen, démocratique en somme. Le succès du film ne démentira plus, après cinq semaines et les 10 millions de spectateurs atteints, ce constat mitigé. Et comme une explication à double entrée, on pourrait synthétiser : d'une part, Intouchables, mon voisin aveugle et ma grand-mère paralytique l'ont apprécié, valeur sûre dans le marasme cinématographique dont personne n'ose vraiment affronter la médiocrité pléthorique (n'en déplaise aux pro-films français récemment "millionaires" et tout heureux de constater que non, le cinéma français, ce n'est pas que de la daube). D'autre part, dans Intouchables on se poile bien et puis c'est une belle histoire d'handicapé quand même, t'as vu Omar y' joue vachement bien aussi... Intouchables est aussi, derrière l'oeil plein de larmes compatissantes autant qu'amusées, un bon produit, non seulement pour son époque, mais aussi de son époque. 

 

                          Intouchables n'est pas vraiment un film de cinéma, c'est un médicament, bien enrobé, qu'on avale autant de fois - et elles sont nombreuses - que l'on ouvre la gueule pour adhérer au décalage Driss/Philippe, et à la confrontation de leurs mondes antipodiques : une sirupeuse gourmandise. La réalisation est propre, la bande son correcte sans excès - ne risquons pas non plus d'outrer les quelques bobos aventureux... -, le scénario convenu et les deux acteurs principaux, Cluzet et Sy rentrent à merveille dans des rôles quasi parfaits - le premier demeurant moins mimiqueux que le second, surprenant mais aussi un peu lourdingue. Bref, tout est là pour occulter le fait qu'Intouchables est un film de possédants pour nécessiteux de rêve et d'espoir, un film se jouant si bien des inégalités matérielles que l'amitié en question peut aisément passer pour un miracle social. Mais Intouchables est aussi, comme recouvert de sucre glace, idéologique, libéro-ultra-bourgeois en son fond. Attendu, mou et consensuel. Trop, c'est trop : 9/20.

 

 

2 étoiles

 

 

 

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commentaires

L
J’ai adoré le scénario de ce long métrage, qui est pas mal dans l’ensemble.
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D
Merci pour ce commentaire ultra-constructif et intéressant gege (pseudo que je ne (re)connais pas au passage)! Sauf que je n'ai pas fait cette critique, et que je n'ai pas mis de commentaires<br /> ici... donc pour le coup c'est toi qui est bidon... Mais sinon tu auras au moins réussi à me faire rire, tu reviens quand tu veux ;D
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G
tu dis nimporte quoi dtj tes trop nul arrete tes critiques bidons
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T
<br /> <br /> Tchô ! DTJ n'y est malheureusement pou rien... Cela dit, je trouve cette critique géniale...<br /> <br /> <br /> <br />
I
Point positif du film ; une partie des recettes des entrées est reversée aux handicapés!<br /> Pour le reste, c'est du cinéma édulcoré où le "ying et le yang" (pour faire "sobre" des 2 ethnies en présence et du normal et du pathologique) s'amusent à s'entrecroiser pour au final donner un<br /> pâle équilibre d'une amitié qui se noue.<br /> Oui, tout ça fait nous donne finalement un film "cul-cul la praline" avec quelques rires que le spectateur échappe.<br /> D'accord, c'est basé sur une réelle tranche de vie de 2 loustics, cependant lorsqu'on se penche réellement sur le handicap en France, on est à des années lumières de l'histoire de ces 2 là!!!
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D
Bonjour, je me suis rendue compte que c'est un film que l'on oublie très vite. Sur le moment, on est content, on a passé un bon moment (il faut reconnaître que l'on rit souvent) et puis rien ou pas<br /> grand-chose. Mais il est en train de faire une carrière époustouflante.
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T
<br /> <br /> Oui, moi aussi j'ai ressenti ce sentiment mitigé ; un bon moment sur le coup, mais enfin ça reste moyen dans le fond.<br /> <br /> <br /> <br />